Le Marché du Bricolage en 2025 : Entre Repli et Résilience
Un marché sous pression économique
Le marché du bricolage en France traverse une période de turbulences économiques. Après avoir connu un pic de consommation pendant la pandémie, le secteur a subi un net repli en 2024. Selon les chiffres publiés par la Fédération des magasins de bricolage (FMB) et les Industriels du nouvel habitat (Inoha), le chiffre d’affaires global des grandes surfaces de bricolage a atteint 22,1 milliards d’euros, en baisse de 4,3 % par rapport à 2023, soit un recul d’un milliard d’euros. Ce repli s’explique par une dynamique d’attentisme des consommateurs, confrontés à un contexte d’incertitude géopolitique et économique, ainsi qu’à un marché de l’immobilier ancien en forte baisse, même si ce dernier commence à remonter depuis octobre 2024, comme le souligne Juliette Lauzac, chargée d’études pour la FMB et Inoha.
Dans les supermarchés et hypermarchés, les ventes de produits de bricolage ont également reculé de 4,2 %, tandis que les entreprises de négoce, qui ciblent principalement les professionnels, ont vu leurs ventes chuter de 10,9 %. Ce recul intervient dans un contexte de déconsommation généralisée, où les achats sont plus réfléchis et orientés vers le strict nécessaire, selon les analyses du Monde et de la FMB.
Les causes structurelles du repli
Plusieurs facteurs expliquent cette tendance à la baisse. L’incertitude économique et géopolitique pèse lourdement sur les arbitrages d’achat des ménages. Les dépenses liées à l’amélioration de l’habitat, souvent considérées comme arbitrables ou repoussables, sont particulièrement touchées. « On observe une réelle prudence sur les dépenses arbitrables et repoussables, en lien avec un manque de visibilité », précise Juliette Lauzac dans les colonnes de la FMB et Inoha.
Le marché du meuble a chuté de 5,1 % en valeur sur un an, celui du jardin de 4,2 %, tandis que les ventes d’électroménager ont baissé de 3,9 %. Cette baisse généralisée dans l’univers de la maison reflète une tendance de fond à la déconsommation, où les Français privilégient l’essentiel et reportent les investissements non indispensables, comme le rapporte Le Monde dans son édition du 29 avril 2025.
Des segments résilients et innovants
Malgré ce contexte difficile, certains segments du marché du bricolage affichent une résilience notable. Le photovoltaïque, par exemple, attire de plus en plus d’entrepreneurs et de consommateurs soucieux de l’environnement. Les peintures intérieures, avec une tendance marquée vers des produits écologiques, sont également en vogue. Ces segments bénéficient d’une demande soutenue, portée par la recherche de solutions fonctionnelles et durables.
L’essor du e-commerce joue également un rôle clé dans la transformation du secteur. Des plateformes comme Amazon et ManoMano offrent une plus grande accessibilité aux produits de bricolage, permettant aux consommateurs de comparer les prix et de trouver des solutions adaptées à leurs besoins. Selon les analyses de la FMB et d’Inoha, le e-commerce représente désormais une part croissante du chiffre d’affaires du secteur, même si la majorité des ventes restent réalisées en magasin.
L’innovation au cœur de la résilience
Les progrès technologiques sont un moteur essentiel de la résilience du marché du bricolage. Les équipements à la pointe de la technologie, tels que les outils connectés ou les solutions domotiques, séduisent de plus en plus de consommateurs. Les entreprises du secteur investissent massivement dans l’innovation pour répondre à la demande croissante de solutions fonctionnelles, écologiques et faciles à utiliser.
En 2025, environ 20 % des personnes interrogées envisagent d’effectuer des achats dans le secteur brico-jardin, ce qui laisse entrevoir un potentiel de reprise, selon les études récentes du secteur. Les consommateurs, de plus en plus investis dans la rénovation et la reconstruction, recherchent des produits qui allient performance, durabilité et respect de l’environnement.
Les perspectives pour 2025
Le début de l’année 2025 s’inscrit dans la même dynamique qu’en 2024, avec un marché toujours sous pression. Cependant, les acteurs du secteur espèrent une amélioration progressive des chiffres, portée par la reprise du marché de l’immobilier ancien et la montée en puissance de certains segments innovants. Comme le souligne Batirama dans son analyse du 2 mai 2025, « on espère tout de même de meilleurs chiffres pour 2025 », même si la prudence reste de mise.
La concentration accrue des acteurs, la montée en puissance du e-commerce et l’innovation technologique sont autant de leviers qui pourraient permettre au marché du bricolage de retrouver une dynamique positive dans les prochains mois. Les entreprises qui sauront s’adapter à ces nouvelles tendances et répondre aux attentes des consommateurs en matière de solutions fonctionnelles et écologiques seront les mieux placées pour tirer leur épingle du jeu.
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